Retour sur l'histoire d'une polémique concernant les huiles essentielles de lavande et de tea tree
En effet, vous nous avez fait part d'une question de patients qui revient régulièrement dans vos officines ou lors de vos consultations :
"Existe-t-il un risque de perturbation hormonale liée à l’utilisation d’huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé (ou tea tree) ?"
C'est aussi une interrogation récurrente durant les deux jours dédiés aux huiles essentielles, hydrolats et eaux florales de la formation aromathérapie proposée par notre formatrice et Artisan distillatrice de plantes à parfum, aromatiques et médicinales : Mathilde Guichard.
Je vous propose de revenir sur cette polémique remettant en cause l’utilisation chez les enfants de produits à base de ces 2 huiles essentielles de lavande et de tea tree, fréquemment utilisées et réputées pour leur relative innocuité, puis d’apporter un éclairage scientifique nuancé.
SOMMAIRE
LES ORIGINES DE LA POLEMIQUE SUR LES HUILES ESSENTIELLES
Des observations cliniques et approches épidémiologiques
Tout a commencé avec un article publié en 2007, par l’équipe du chercheur Derek V Henley aux Etats-Unis, établissant un lien entre trois cas de gynécomastie (développement du tissu mammaire) prépubère chez de jeunes garçons et la présence d’huile essentielle de lavande (quid de l’espèce ?) et d'arbre à thé dans leurs produits d’hygiène.
Après l’arrêt total de l’utilisation des produits en question, les symptômes chez ces garçons avaient en effet disparu (1).
En 2016, une équipe médicale identifia à son tour l’utilisation d’une eau de Cologne comme commune à 2 des 3 autres cas observés de gynécomastie et se référa à l’étude de 2007 pour considérer que la composition partielle en huile essentielle de lavande en était la cause (2).
Ces études d’observation sur échantillon restreint n’établissent pas de causalité, tout au plus une corrélation suggérée qui ouvre à discussion car les données sont incomplètes et les facteurs de biais importants.
Des études in vitro et une présentation médiatisée
En 2010, la même équipe américaine qu'en 2007, sur la base d’études comparatives avec deux composés classés comme perturbateurs endocriniens, le diéthylstilbestrol (principe actif du Distilbène®) et la génistéine (isoflavone de soja utilisée en dermocosmétique), confirme les propriétés œstrogéniques et anti-androgéniques des huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé.
D’après certains résultats in vitro, des tests cellulaires auraient fourni des preuves que ces huiles présentaient un action biologique hormonale médiée par l’activation des récepteurs transcriptionnels correspondants (3).
Début 2018, suite de la saga de 2007 : un jeune chercheur travaillant initialement avec l’équipe Henley réalisa une présentation à la société d’endocrinologie américaine qui se répandit comme une traînée de poudre médiatique au niveau mondial.
Il y mentionnait la réalisation de nouveaux tests qui mettaient en avant l’activité oestrogénique des composants moléculaires des huiles essentielles en question selon la même méthode d’évaluation in vitro.
Parmi les tests utilisés, on y retrouve ceux liés à l’exposition à des cellules cancéreuses humaines pour mesurer les modifications des gènes cibles des récepteurs des œstrogènes et des androgènes et l'activité transcriptionnelle.
Selon les auteurs, des résultats très variables en termes de propriétés œstrogéniques et/ou anti-androgéniques (une activité élevée ou peu ou pas d'activité) ont pu être rattachés aux composés des huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé (4).
Parmi les substances phytochimiques responsables, les chercheurs incriminent principalement des monoterpènes dont 4 en commun pour les 2 huiles essentielles :
L'eucalyptol ou 1.8 cinéole,
Les 4-terpinéol et alpha-terpinéol,
Le dipentène/limonène ;
Et 4 autres dans l'une ou l'autre des huiles essentielles :
L’acétate de linalyle (lavande vraie ou lavandula angustifolia et différents lavandins),
Le linalol (lavande vraie et différents lavandins),
Les alpha-terpinène et gamma-terpinène (arbre à thé ou melaleuca alternifolia).
Ces derniers résultats ont alors fait l’objet d’une large couverture médiatique à l’image, en France, des magazines Sciences et Avenir ou 60 millions de consommateurs mettant notamment en garde contre des produits anti-poux à base d'huiles essentielles de lavande et d'arbre à thé susceptibles de présenter des « activités de perturbateur endocrinien » (5, 6).
Alors quid de la discussion autour de ces études ?
Peut-on qualifier les huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé de perturbateurs endocriniens sur de telles observations épidémiologiques et tests in vitro ?
Pour mieux comprendre le contexte, revenons au préalable sur la notion de risques concernant les huiles essentielles et les perturbateurs endocriniens.
NOTIONS DE RISQUES APPLICABLES AUX HUILES ESSENTIELLES ET AUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS
Réglementations des huiles essentielles en fonction de leur destination
Une huile essentielle est définie comme une partie volatile d'un produit naturel, qui peut être obtenue par distillation, distillation à la vapeur ou expression dans le cas d'agrumes. Elle contient principalement des hydrocarbures volatils (7).
La réglementation des huiles essentielles applicable dépend de l’usage préconisé.
En pratique cela signifie que les huiles essentielles ne doivent pas être présentées sans fonction déterminée qui, dès lors, oriente vers la réglementation applicable.
Le responsable de leur mise sur le marché est chargé d’informer les consommateurs sur le mode et les précautions d’emploi en fonction de la destination (usages médicamenteux, cosmétique, alimentaire ou biocide) mentionnée (8).
Les huiles essentielles utilisées comme substances actives de médicaments
Les huiles essentielles sont considérées comme des "préparations" à base de plantes. (Article R5121 du CSP).
Une huile essentielle est considérée comme un médicament si elle est présentée comme ayant des propriétés pour soigner ou prévenir des maladies humaines ou lorsqu’elle a une action pharmacologique, immunologique ou métabolique.
Elle peut également être utilisée comme excipient dans la formule d’un médicament.
En pharmacie, les huiles essentielles peuvent être délivrées sous forme de préparations magistrales ou telles quelles.
Les huiles essentielles à usage cosmétique
Les huiles essentielles qui entrent fréquemment dans la composition des parfums et des savons sont considérées comme des ingrédients et la réglementation européenne relative aux cosmétiques ne leur est pas directement applicable
Cependant, un petit nombre d’huiles essentielles non diluées vendues en tant que produit fini, afin d’être utilisées pour préparer des produits cosmétiques « maison » peuvent entrer dans le cadre du règlement « Cosmétiques » si elles sont destinées à « être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain […] ou avec les dents et les muqueuses buccales » et que leur fonction est « exclusivement ou principalement de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’apparence, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles ».
L’application de ce règlement prévoit un certain nombre de dispositions (respect du principe d’innocuité, règles de composition particulières, production d’un dossier d’information sur le produit, règles d’étiquetage, notification de ces produits sur le portail européen des produits cosmétiques) (Règlement (CE) n°1223/2009 relatif aux produits cosmétiques).
Les huiles essentielles à usage alimentaire
Tout produit destiné à être ingéré, doit être de qualité alimentaire.
On trouve dans cette destination :
Les huiles commercialisées pour un usage aromatique
« Les huiles essentielles provenant de plantes dont l’usage est reconnu pour la fabrication d’arômes peuvent être utilisées dans l’alimentation, à condition que leur dose d’emploi soit compatible avec une utilisation en tant qu’arôme (de l’ordre de 2 % maximum) » (Règlement (CE) n°1334/2008 relatif aux arômes).
Les huiles commercialisées en tant que complément alimentaire
Dans ce cadre, la réglementation a introduit une obligation de déclaration auprès de la DGCCRF. Les allégations de santé figurant sur ces produits sont également soumises à autorisation préalable (Décret 2006-352 du 20 mars 2006 relatif aux compléments alimentaires).
Les huiles essentielles à usage biocide
En tant que produits pour une action de désinfection, les produits entrant dans cette catégorie doivent comporter un étiquetage spécifique (avec le nom de l’huile utilisée, sa concentration) et ne peuvent être mis sur le marché que si les substances actives qui les composent sont autorisées pour un usage biocide.
« Une déclaration préalable à la mise sur le marché doit également être effectuée ainsi qu’une déclaration annuelle des quantités de produits mis sur le marché auprès du ministère en charge de l’environnement.
Une déclaration de toxicovigilance, que le produit soit classé dangereux ou non, doit également être déposée » (Règlement (CE) 528/2012 relatif à la mise sur le marché des substances et produits biocides).
Réglementation en matière de perturbateurs endocriniens
Après des années de discussions, une définition des perturbateurs endocriniens pour les substances biocides (et phytopharmaceutiques) a été adoptée en 2017 au niveau européen (règlements UE 2017/2100 et UE 2018/605).
En dehors de ces substances et des médicaments, les produits de consommation courante feront l'objet , selon un décret applicable au 1er janvier 2022, d'une déclaration en ligne par le fabricant (Décret n° 2021-1110 du 23 août 2021 relatif à la mise à disposition des informations permettant d'identifier les perturbateurs endocriniens dans un produit).
À ce jour, une substance phytopharmaceutique (terme servant à décrire les pesticides) ou biocide est identifiée comme perturbateur endocrinien si :
La substance a un mode d’action qui altère les fonctions du système endocrinien ;
Elle produit un effet indésirable chez un organisme intact ou ses descendants ;
L’effet indésirable est une conséquence de ce mode d’action.
L’évaluation relative à la perturbation endocrinienne doit être conduite conformément aux critères définis dans les règlements européens dédiés et selon la méthodologie développée dans le document guide conjoint de l’EFSA (European Food Savety Authority) et de l’ECHA (European Chemicals Agency) publié le 5 juin 2018.
Le lien de causalité suspecté à travers de telles études doit être apporté par des études conduites in vitro et/ou in vivo conformes aux lignes directrices validées par l'OCDE.
Mis en ligne 2 juin 2020, le site edlists.org répertorie la liste des substances reconnues (avérées) comme étant des perturbateurs endocriniens dans la réglementation européenne sur les produits chimiques, celles en cours d’évaluation (présumées) ou celles suspectées comme préoccupantes par un état membre.
Ainsi il est prévu que les substances possédant des propriétés perturbant le système endocrinien et « présentant un niveau de préoccupation équivalent aux substances CMR* puissent être identifiées comme "des substances extrêmement préoccupantes pour la santé et l’environnement, et ainsi être inscrites sur la liste des substances soumises à autorisation (SVHC Substance of Very High Concern for Authorisation)".
*Risques chimiques CMR (risques cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction).
Dangers et risques des huiles essentielles de lavande et d'arbre à thé
En tant que produits concentrés en métabolites secondaires, les huiles essentielles sont par « essence » des dérivés de plantes pouvant constituer un danger (capacité intrinsèque d’une substance susceptible de causer un dommage pour la santé) et assortis de risques (résultat de l’exposition aiguë ou chronique à un danger).
De façon générale, mais avec les spécificités respectives aux destinations des huiles essentielles, les fabricants sont donc tenus d’informer le consommateur par le biais de mentions claires destinées à éviter tout mésusage.
Dans les usages médicamenteux et cosmétiques
Selon les monographies respectives des huiles essentielles de lavande vraie (EMA/HPMC/143181/2010, 27 mars 2012) et d’arbre à thé (EMA/HPMC/320930/2012, 24 novembre 2012), leur utilisation est déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans ainsi que chez la femme enceinte ou allaitante.
En respectant les critères pharmacologiques spécifiques à la qualité des huiles essentielles et l’adaptation des voies d’exposition (les voies olfactives et cutanées étant les plus appropriées), ces huiles essentielles présentent une bonne innocuité.
Les principaux risques signalés sont de nature allergène, irritante ou cytotoxique pour les fibroblastes (linalol) et l’EMA (European Medecines Agency) souligne l’absence de risques mutagènes pour la lavande vraie ou de génotoxicité pour l’arbre à thé.
À souligner l’importance d’identifier les espèces de lavande impliquées dans les études ; ainsi l’huile essentielle de lavande aspic (lavandula latifolia), contient des cétones neurotoxiques et la plupart des lavandins présentent une composition hybride entre lavande vraie et lavande aspic.
À ce jour ni les huiles essentielles de lavande ou d’arbre à thé, ni les composés en cause ne figurent sur les listes de perturbateurs endocriniens avérés ou de SVHC.
Parallèlement, certaines études in vitro et in vivo n’ont jamais mis en évidence d’activité oestrogénique et/ou une incohérence entre les 2 types de résultats.
L’activité oestrogénique in vitro ne se traduit pas nécessairement par une perturbation endocrine in vivo (signes utéro-trophiques nécessaires à la qualification en perturbateur endocrinien et surtout notion d'effets délétères corrélés) (11, 12).
Certains auteurs ayant étudié les propriétés oestrogéniques à travers de nombreux tests ( test de liaison au ligand, test de transcription, test de protéine, test cellulaire et tests sur animaux) de la famille des terpénoïdes ont constaté l’absence d’activité oestrogénique pour les huiles essentielles en question.
Selon eux, le mélange naturel en monoterpènes de petite taille, a fortiori pour certains dénués de cycle aromatique, expliquerait cette « non activité » (13).
Les effets hormonaux de certains monoterpènes pourraient tout au plus être médiés par les propriétés neuro-endocrines notamment décrites pour les extraits de lavande (effet sur l’axe corticotrope, effets sur l'axe gonadotrope par mécanisme sérotoninergique, modulation du GABA et des récepteurs ioniques TPRV transient receptor potential vanilloid) (14, 15).
On notera d’ailleurs que l’Agence Européenne du Médicament (EMA) s’est penchée sur la sécurité d’utilisation de l’huile essentielle de lavande et n’a pas considéré son activité in vitro comme un risque réel.
Dans le cadre d'un usage biocide
À l'instar des produits anti-poux, l’encadrement des substances chimiques est régi par le règlement REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals) qui s’applique sans transposition dans tous les États membres de l’UE depuis le 1er juin 2007.
Dans le cadre général, la prévention du risque chimique CMR (risques cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction) est régie par le règlement (CE) 1272/2008 modifié, dit règlement CLP (Classification, Labelling, Packaging) relatif à la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances et des mélanges.
Le fabricant est alors tenu de mentionner les fameux petits pictogrammes que vous connaissez, notamment de « danger pour la santé ».
Pictogrammes SGH07 – Nocif / irritant et SGH08 – CMR, STOT, Allergènes respiratoires
Selon la classification fournie par les entreprises à l'ECHA dans les notifications CLP, en cas de mésusage :
« L’huile naturelle de lavande peut être mortelle en cas d'ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires, nocive pour la vie aquatique avec des effets à long terme, elle peut provoquer une sévère irritation des yeux, provoquer une irritation cutanée et ou une réaction allergique cutanée » (9).
« L'extrait d’arbre à thé, peut être mortel en cas d'ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires, il est toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme, il peut nuire à la fertilité ou au fœtus, peut avoir un effet nocif en cas d'ingestion, provoque une sévère irritation des yeux, est un liquide inflammable et les vapeurs, provoque une irritation de la peau, il peut provoquer une réaction allergique cutanée et peut irriter les voies respiratoires » (10).
À ce jour, l’ensemble des données scientifiques disponibles invalident l’hypothèse de la perturbation endocrine de l'HE de lavande.
Des revues récentes n'ont trouvé aucune différence significative entre les enfants exposés et non exposés, et aucune preuve pour confirmer le lien suggéré selon lequel l'huile essentielle d'arbre à thé est liée à une perturbation endocrinienne chez les enfants (16, 17).
Les chercheurs soulignent que, dans l'évaluation de la sécurité des huiles essentielles, il est nécessaire de distinguer l'effet potentiellement modulateur hormonal de certains composés des huiles essentielles étudiés indivuellement, de l'effet global des complexes de molécules constituant le produit final. Certains avancent la notion d'"effet cocktail inverse" pour qualifier cette synergie protectrice (18, 19).
DISCUSSION & CONCLUSION
Le paradigme classique de la toxicologie formulé par Paracelse à travers la formule « c’est la dose qui fait le poison » n’est désormais plus d’actualité.
Le mode d’action des perturbateurs endocriniens s’inscrit dans un nouveau paradigme en raison des caractéristiques relatives à l’âge d’exposition, au temps écoulé entre l’exposition et ses effets, aux interactions entre les substances chimiques, à la dynamique de réponse à la dose et aux effets latents à long terme.
Il est donc tout à fait légitime d’envisager l’implication de produits naturels dans l’apparition de dysfonctionnements endocriniens mais avant d’apposer ce terme sur une catégorie de produits, il convient d’en aborder toutes les nuances.
Les rapports sur l'inclusion des cas, la taille des échantillons, les données cliniques et le potentiel de causalité se sont avérés insuffisants dans cette histoire.
Une approche épidémiologique avec une méthodologie sur ce lien suggéré puis affirmé lors des études de 2007 et 2018 est nécessaire permettant de lever les nombreux biais méthodologiques précédemment observés ou encore d’effectuer des comparaisons vis-à-vis de populations témoins. Parmi la liste d'éléments à clarifier, on peut évoquer :
L'identification botanique des huiles essentielles en cause,
La détermination et l'exclusion de facteurs de biais en la présence de substances identifiées ou suspectées d’être des perturbateurs endocriniens : recherche de contaminants pesticides (qualité de l'huile essentielle), de conservateurs, filtres UV ou parfums (triclosan, benzophénone et butylphenylmethylpropional), de plastifiants (bisphénols ou phtalates) contenus dans le matériel en plastique utilisé (migration favorisée par les huiles essentielles) etc.
L’établissement des profils d’imprégnation corporelle en perturbateurs endocriniens des enfants inclus car il ne s'agit peut être que d'une goutte (d'huile essentielle) faisant déborder un vase de perturbateurs endocriniens !
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Marie-I. LODATO
Formatrice en Santé environnementale, Nutraceutiques et Plantes médicinales
Co-Responsable pédagogique Oreka Formation
Co-Conceptrice de la Nutrition Fonctionnelle Adaptative
1. Henley DV, Lipson N, Korach KS, and Bloch CA. Prepubertal Gynecomastia Linked to Lavender and Tea Tree Oils. N Engl J Med. 2007; 356:479-485 DOI: 10.1056/NEJMoa064725.
2. Diaz A, Luque L, Badar Z, Kornic S, Danon M. Prepubertal gynecomastia and chronic lavender exposure: report of three cases. J Pediatr Endocrinol Metab. 2016 Jan;29(1):103-7. doi: 10.1515/jpem-2015-0248.
3. Henley DV & Korach KS. Physiological effects and mechanisms of action of endocrine disrupting chemicals that alter estrogen signaling. Hormones (Athens). 2010 Jul-Sep;9(3):191-205.
4. ENDO2018 News Conference
5. 60 millions de consommateurs, Produits antipoux : soupçons sur les huiles essentielles, publié le 24/11/2017
6. Sciences et Avenir, Huiles essentielles : une médecine alternative « naturelle » qui n’est pas sans risque, publié le 25/03/2018
8. https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Huiles-essentielles
11.Simões BM, Kohler B, Clarke RB, et al. Estrogenicity of essential oils is not required to relieve symptoms of urogenital atrophy in breast cancer survivors. Ther Adv Med Oncol. 2018 Apr 2;10:1758835918766189. doi: 10.1177/1758835918766189.
12.Politano VT, McGinty D, Lewis EM, Hoberman AM, Christian MS, Diener RM, Api AM. Uterotrophic assay of percutaneous lavender oil in immature female rats. Int J Toxicol. 2013 Mar-Apr;32(2):123-9. doi: 10.1177/1091581812472209
13.Ryoiti Kiyama. Estrogenic terpenes and terpenoids: Pathways, functions and applications. Eur J Pharmacol. 2017 Nov. 15;815:405-415.doi: 10.1016/j.ejphar.2017.09.049.
14.Yamada K, Mimaki Y, Sashida Y. Effects of inhaling the vapor of Lavandula burnatii super-derived essential oil and linalool on plasma adrenocorticotropic hormone (ACTH), catecholamine and gonadotropin levels in experimental menopausal female rats. Biol Pharm Bull. 2005 Feb;28(2):378-9.
15.International Journal of Molecular Sciences Review The Effects of Essential Oils and Terpenes in Relation to Their Routes of Intake and Application Sachiko Koyama, and Thomas Heinbockel 2020
16. Jessie Hawkins, Christy Hires, Elizabeth Dunne, Colby Baker. The relationship between lavender and tea tree essential oils and pediatric endocrine disorders: A systematic review of the literature. Complement Ther Med. 2020 Mar;49:102288. doi: 10.1016/j.ctim.2019.102288.
17. Jessie Hawkins, Christy Hires, Elizabeth Dunne, Lindsey Keenan. Prévalence of endocrine disorders among children exposed to Lavender Essential Oil and Tea Tree Essantial Oils. International Journal of Pediatrics and Adolescent Medicine. 2022; 9(2) : 117-124. doi:10.1016/j.ijpam.2021.01.001.
18. Fouyet, S.; Olivier, E.; Leproux, P.; Dutot, M.; Rat, P. Evaluation of Placental Toxicity of Five Essential Oils and Their Potential Endocrine-Disrupting Effects. Curr. Issues Mol. Biol.2022, 44, 2794-2810. https://doi.org/10.3390/cimb44070192
19. Fouyet S, Olivier E, Leproux P, Boutefnouchet S, Dutot M, Rat P. Cocktail Effect of Endocrine Disrupting Chemicals: Application to Chlorpyrifos in Lavender Essential Oils. Int J Environ Res Public Health. 2022 Oct 10;19(19):12984. doi: 10.3390/ijerph191912984.
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